Le débat sur la liberté de choix des navigateurs Web atteint un point critique avec la formation du Alliance de choix de navigateur. Des entreprises comme Google, Opera et Vivaldi ont uni leurs forces pour dénoncer les pratiques qu'ils jugent anticoncurrentielles de la part de Microsoft, dont le navigateur Edge est intégré au système d'exploitation Windows. Dans un effort pour équilibrer le marché, cette coalition a demandé à la Commission européenne de classer Microsoft Edge comme « gardien » au titre du Digital Markets Act (DMA).
Qu'est-ce que la Browser Choice Alliance ?
La Browser Choice Alliance est un groupe composé de navigateurs de premier plan tels que Chrome, Opera, Vivaldi, Waterfox et Wavebox. Son objectif principal est de dénoncer les stratégies utilisées par Microsoft pour favoriser Edge, dont beaucoup sont jugées préjudiciables à la concurrence et à la liberté de choix des utilisateurs dans un environnement dominé par le système d'exploitation Windows.
Selon les membres de l’alliance, Microsoft met en œuvre des tactiques connues sous le nom de « modèles sombres ». Ces conceptions d'interface utilisateur Ils visent à influencer vos décisions de manière subtile, rendant difficile l’utilisation de navigateurs alternatifs. Un exemple clé en est les paramètres par défaut du navigateur dans Windows 11, qui obligent les utilisateurs à modifier manuellement les paramètres pour chaque type de fichier et protocole. Bien que Microsoft ait ajouté une option plus simple dans les mises à jour récentes, son emplacement dans le système Il est difficile à trouver, ce qui dissuade de nombreux utilisateurs de procéder au changement.
Les plaintes spécifiques contre Microsoft
L'alliance a souligné les multiples façons dont Microsoft fait la promotion d'Edge au détriment des navigateurs tiers :
- Réinitialisation des paramètres par défaut en faveur d'Edge après les mises à jour du système.
- Redirection automatique des liens depuis des applications comme Teams et Outlook vers le navigateur Edge.
- Messages sur Bing qui découragent le téléchargement de navigateurs alternatifs, présentant Edge comme l'option la plus sûre.
- Avertissements Microsoft Defender SmartScreen lors de la tentative d'installation de navigateurs concurrents, provoquant une incertitude pour les utilisateurs.
Jon von Tetzchner, PDG de Vivaldi, a souligné la gravité de ces pratiques en déclarant : «Les navigateurs autonomes ne peuvent pas rivaliser équitablement lorsque Edge est ainsi favorisé. Il est urgent que les régulateurs interviennent. Et il a raison, puisque je connais de nombreux utilisateurs de Windows qui ont abandonné et utilisent Edge pour éviter les désagréments.
La loi sur les marchés numériques et son importance
La loi sur les marchés numériques de l'Union européenne vise à garantir une concurrence loyale en désignant certains services technologiques dominants comme « gardiens ». Cela oblige les entreprises à garantir une plus grande accessibilité et interopérabilité sur leurs plateformes. Cependant, alors que des sociétés comme Google et Apple étaient déjà classées dans cette catégorie, Microsoft Edge n'avait pas été initialement inclus, une omission que la Browser Choice Alliance vise à corriger.
Si Edge devait être inclus comme « tuteur », Microsoft serait obligé de :
- Simplifiez les paramètres pour changer le navigateur par défaut.
- Garantissez l’interopérabilité avec les navigateurs tiers.
- Évitez tout traitement préférentiel envers Edge au sein de son écosystème.
Krystian Kolondra, vice-président exécutif d'Opera, a déclaré : «Défendre la liberté de choix est essentiel pour préserver le Web en tant qu’espace ouvert et libre. C’est pourquoi nous nous joignons avec enthousiasme à cette cause.
L’impact potentiel du différend Browser Choice Alliance sur les utilisateurs
Le résultat de cette initiative pourrait avoir des répercussions importantes sur le marché des navigateurs. Une réglementation plus stricte pourrait équilibrer les opportunités pour les navigateurs indépendants, encourageant une plus grande innovation et bénéficier aux utilisateurs finaux en élargissant les options disponibles sur le marché.
Cependant, cette affaire met également en lumière un problème plus large : le risque que les entreprises technologiques utilisent leur position dominante pour limiter la concurrence. Par exemple, des pratiques similaires ont conduit Google à faire l'objet d'une enquête aux États-Unis en raison de ses accords par défaut sur les moteurs de recherche, qui affectent également le choix des utilisateurs.
La controverse sous-tend une question clé : dans quelle mesure les entreprises doivent-elles être responsables de garantir un écosystème juste et compétitif ? Alors que la Commission européenne examine la pétition de l'alliance, tout indique que ce débat aura des implications significatives pour la réglementation technologique à l'avenir.
Ce cas illustre comment des décisions apparemment mineures, comme le choix d’un navigateur, reflètent des problèmes plus vastes liés aux droits des consommateurs et à la dynamique de la concurrence à l’ère numérique. Quelle que soit l'issue, il semble clair que navigateurs alternatifs Ils sont déterminés à ne pas rester silencieux face au géant de Redmond.